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La Grande Férule
lundi 1er février 2016
La Grande Férule est une espèce végétale toxique, comme l’héllébore, qui, de tous temps, a été utilisée pour les étonnantes propriétés de son bois.
Les bergers surveillaient particulièrement leurs bêtes qui mangeaient les feuilles de cette plante gorgée de latex toxique. Des feuilles inoffensives quand elles sont vertes, mais qui deviennent particulièrement toxiques, en séchant, à la fin de l’été.
L’originalité de cette plante réside dans sa tige dont le bois devient très dur en séchant tout en demeurant extrêmement léger.
La tige était utilisée comme baguette pour, jadis, corriger les enfants. D’où l’expression "passer sous la férule"...
Les bergers du Cap Corse et des Agriates s’en servaient pour fabriquer bâtons et canes et parfois même des pièces de mobilier (tables, chaises, étagères) de leurs pailliers.
Et, dans le Niolo, les quenouilles étaient faites d’une tige de férule.
La moelle de la tige, toujours tendre même après séchage, servit aussi à aiguiser le tranchant des rasoirs.
Enfin, la tige fut utilisée jadis par les tribus primitives pour transporter le feu. La braise glissée dans la tige, se consume lentement par la lente circulation de l’air dans le cœur de la cane.
Et Prométhée lui même, s’il faut croire les grecs, s’en serait servi pour transporter le feu de l’Enfer, après l’avoir dérobé...
Descripif : Plante vivace de 1-2 mètres, robuste, glabre, à souche grosse ; tiges très épaisse, creuse, finement striée, à rameaux supérieures opposés ou verticillés ; feuilles molles, vertes sur les deux faces, décomposées en lanières très étroites, filiformes, allongées ; les feuilles inférieures à pétiole cylindrique, les supérieures à grandes gaîne membraneuse ; ombelle centrale grande, à 20-40 rayons, les latérales longuement pédonculées, dépassant la centrale ; involucre et involucelle nuls ; styles réfléchis, plus longs que le stylopode ; fruit ovale ou elliptique, arrondi aux deux bouts, fauve à la maturité.