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La nuit était nue

dimanche 13 octobre 2019

La nuit était nue, un nuage noir, lenticulaire, coiffait la montagne, ne laissant apparaître, au delà de la rade, qu’un rai de lumières bordant les flots.

Le contraste était saisissant : Au dessus de moi, le ciel était clair, et plus mon regard se portait vers l’est, plus il était pâle.

Revinrent alors les souvenirs...

Dehors la nuit, blanche de lune, rayait le sol du noir profil des arbres, tout était silence, tout était immobilité, les premiers oiseaux n’avaient encore jeté leur premier cri. Au loin un trait de lumières clignotantes soulignait la cote sarde.
Je repassais alors le seuil pour préparer le café.

Et puis, comme un ressac, surgirent aussi les nuits en mer, quand la lune soulignait chaque vague d’un sombre trait de rimmel, que l’étrave plongeait de la clarté de la lune au creux noir des vagues, infiniment répété...
Tantôt la mer bruissait du murmure cristallin de l’étrave fendant le flot, tantôt du grondement des eaux s’ébrouant, s’écroulant en perpétuelles cascades.
Les paupières lourdes, parfois salées par les embruns, les yeux brûlants, c’est aux arbres sous la lune qu’alors je pensais .....

Et le parfum du maquis venait invariablement à mes narines.