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5- Lettres
Voyager et écrire ..
Voyager pour écrire, ou écrire pour voyager, peu importe.
Le plaisir est dans la marche, dans l’histoire qu’elle nous raconte, que l’on se raconte à soi même, dans les sautes d’idées, de pensées que chaque pas fait surgir, que chaque vision associe, dissocie...
Le voyage est en nous, le voyage est nous. La marche délivre l’éternel voyageur, l’éternel marcheur, qui est en nous depuis des temps immémoriaux...
Nous sommes d’éternels migrants.
" Je vais à pied. Du temps que je fais un pas la sève monte de trois pouces dans le tronc du chêne, le saxifrage du matin s’est relevé de deux lignes, le buis a changé mille fois le scintillement de toutes ses feuilles ; l’alouette m’a vu et a eu le temps de se demander qu’est-ce que je suis, puis qui je suis ; le vent m’a dépassé, est revenu autour de moi, est reparti. Du temps que je fais l’autre pas, la sève continue à monter, et le saxifrage à se relever, et le buis à frémir, et l’alouette sait qui je suis et se le répète à tue-tête dans le cisaillement métallique de son bec dur ; et ainsi, de pas en pas, pendant que la vie est la vie, que le pays est un vrai pays, et que la route ne va pas à quelque endroit mais est quelque chose..." Jean GIONO
Aussi à la suite du crash d’un de nos serveurs nous avons rapatrié quelques unes de nos lettres d’informations - Lettres d’hier - consécutives à nos virées sur le continent...
" Avec une ivresse profonde les mots m’ont accueilli
Il ne suffisait pas seulement de prendre la parole.
Mais me tenir avec eux dans les marges du texte
fut désormais possible.
Possible également de montrer à tous
ce qui se cache dans la caverne du langage.
Voyez ô voyez ! Comme les mots tremblent
et geignent ! Orphelins qui dans le noir
cherchent une autre famille "
Ecrit de Frank Venaille tiré de "Requiem de guerre"