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Des associations demandent une meilleure protection de la réserve de Scandola
vendredi 22 mars 2019
Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, « cette réserve est gravement impactée par la surfréquentation touristique », écrivent-elles dans une lettre au ministre de la transition écologique.
Droits de reproduction réservés @Rachel Blodeau
Etablie en 1975, la réserve de Scandola, forte de 920 hectares terrestres et d’une zone marine de 1 000 hectares, est titulaire de nombreux labels de protection.
Elles sont neuf. Les associations corses de défense de l’environnement ABCDE, ADN Passpartou, Aria Linda, A Sentinella, Le Garde, Global Earth Keeper, U Levante, Zeru Frazu et La Ligue contre le cancer ont écrit au ministre de la transition écologique, François de Rugy, pour demander « des mesures d’urgence dès l’été 2019 », dont une « zone d’interdiction » d’accès, pour sauver la réserve de Scandola (Corse-du-Sud), menacée par la surfréquentation touristique.
Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, « cette réserve est gravement impactée par la surfréquentation touristique, et nous sollicitons votre intervention pour l’instauration d’une zone d’exclusion, incluant la réserve intégrale actuelle, de toute navigation et activités nautiques de 300 mètres afin de sauvegarder ce joyau du patrimoine environnemental de la Corse », écrivent-elles dans une lettre datée du 11 mars.
« Située dans le sanctuaire des Pelagos, la partie marine de la réserve est désertée par les poissons et autres animaux marins, en raison du fort dérangement et de la pollution sonore », peut-on lire dans la lettre. « Le constat est sans appel : la biodiversité s’effondre dans la réserve », écrivait mardi soir sur son site Internet l’association U Levante en rendant publique la lettre assortie d’une pétition baptisée « Sauvons Scandola » et signée par plus de 27 000 personnes au 1er mars.
« Malgré tous les niveaux de protection régionaux, nationaux, européens et mondiaux, la réserve de Scandola est le pire endroit de la côte corse pour la vie sauvage », regrettait l’association, qui avait adressé en février une lettre ouverte au président du conseil exécutif de l’île, Gilles Simeoni, pour demander une limitation d’accès à la réserve.
U Levante se fondait sur un rapport d’experts du Conseil de l’Europe qui recommande une limitation d’accès au site pour le renouvellement, prévu en 2020, du diplôme européen des espaces protégés de la réserve décerné par l’instance.
Etablie en 1975, la réserve de Scandola, forte de 920 hectares terrestres et d’une zone marine de 1 000 hectares, s’est vu attribuer de nombreux labels de protection : réserve naturelle, aire marine protégée, Znieff, Natura 2000, diplôme européen des espaces protégés ; elle est aussi classée par le Conservatoire du littoral et au patrimoine mondial de l’Unesco.
Un rapport du CNRS de décembre 2018 jugeait que « la population de balbuzards pêcheurs, un rapace protégé et menacé en mer Méditerranée, s’effondre dans la réserve naturelle nationale de Scandola » à cause du tourisme. Cette étude soulignait « l’importance de modifier la manière dont est géré le tourisme dans cette aire marine protégée ».
A propos des parcs nationaux, quatre lettres :
Le sentier, un lieu autant qu’un lien
Le paradoxe des parcs
Accueillir et protéger
Ne venez plus chez moi
Messages
1. Conserver, protéger, montrer : un objectif schizophrénique !!, 23 mars 2019, 11:07, par Jacques
Il est scandaleux que des bateaux de croisières jettent l’ancre, malgré l’interdiction, face à Scandola, et mettent à l’eau leurs chaloupes motorisées pour conduire à terre leurs touristes, afin de les distraire.
La majorité d’entre eux ne retiendront que les selfies envoyés... mais ils auront pollué, piétiné les sols et le tour opérator ne sera pas venu ramasser les détritus qu’ils auront laissés derrière eux... Quelle est la vertu pédagogique de ce type d’excursions ? Je m’interroge.