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Le Lion de Roccapina

mardi 14 avril 2015

Au pied du col de Roccapina deux tours posées sur un éperon rocheux surplombent une plage de sable blond. La plus ancienne des deux tours n’est qu’une ruine dont le profil est une tête de lion.
Rentrée dans la légende du Sartenais, elle est à l’origine de l’appellation des lieux.

La deuxième tour est une tour génoise, érigée selon le plan de protection de la côte sud ouest de l’île établi à la fin du XVIe siècle.

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Parcours : compter 2h

A hauteur de l’auberge la Coralie une piste, entretenue par le Conservatoire du Littoral, conduit à la plage. Un parking est aménagé à proximité.

Le sentier du Lion débute en bordure de plage sous un grand genévrier. C’est un sentier de chèvre. Il n’est pas aménagé. A proximité les vestiges d’une citerne creusent le sol.
Un deuxième sentier conduit à l’oriu construit sous la tête même du Lion. Il débute légèrement plus à l’est et longe une ancienne fontaine. Des cairns balisent la montée, mais le sentier est difficile à suivre et, de plus, il nécessite un peu d’escalade... Dans la crinière du Lion des rapaces protégés nichent occasionnellement. L’accès à la couronne, très dangereux, est donc interdit.

La montée à la Tour gênoise, rapide, ouvre de très beaux points de vue d’abord sur la plage de Roccapina, puis, parvenu sur la crête, sur la plage de l’Erbaju. Les ruines d’un four à pain précèdent la tour.

Bâtie sur trois niveaux, selon le modèle classique des tours génoises de l’époque, elle est en plus mauvais état que ces consœurs de Campomoro, Senetose ou Pianottoli. La porte qui ouvrait directement au deuxième niveau n’est plus qu’un trou béant fragilisant la coupole.
On peut regretter cette désagrégation de l’ouvrage qui s’est accélérée ces dernières années entraînant la chute des pierres constitutives de l’assise de l’escalier qui mène à la terrasse. On peut d’autant le regretter qu’il suffirait de peu de mortier pour consolider provisoirement l’édifice. L’escalier de la terrasse présente désormais un danger et dans la paroi une brèche s’est formée... La terrasse ne présente plus de garde fou. L’accès à la tour est d’ailleurs interdit.

La vue du promontoire est magnifique. La roche ocre, polie, creusée, contraste avec la blondeur des plages, le vert du maquis, le bleu des flots, le rouge des orpins.

Au nord la pointe de Murtoli, débordée par la pointe de Zivia, prolongent la plage de l’Erbaju que domine le Grec. Derrière celui ci se trouvent le plateau de Cauria, son dolmen et ses menhirs dont certains sont sculptés.

Au sud, au delà de la plage de Roccapina, où l’été quelques voiliers viennent jeter l’ancre, le cap de Fenu masque Bonifacio. En arrière plan la côte sarde s’étire jusqu’à la presqu’île d’Asinara. Elle marque l’ouverture ouest des Bouches de Bonifacio.
La nuit, villages et ports sardes scintillent. Et sur les sommets les feux des éoliennes clignotent en soulignant la ligne de crête.

Au large les récifs des Moines, répertoriés dès le XVe siècle par le portulan turc de Piri Re’is, débordent largement la côte. Le phare des Moines marque l’avancée ultime de ces récifs.

Le sentier se prolonge en direction de l’extrémité de la pointe de Roccapina, suit la plage d’Erbaju où fréquemment les rouleaux brisent, pour remonter à travers un maquis bas en direction du vieux lion, la tour en ruine et retrouver le parking.

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Voir la carte des acquisitions (en bleu) du Conservatoire sur les sites classés (fond vert)
Parcours : compter 5h aller retour, jusqu’au phare
Source : Conservatoire 2015


Cette tour projetée dès 1573 dans le cadre de la protection de la côte sud-ouest, zone menacée par les Turcs, ne sera construite qu’au tout début du XVIIe siècle.
C’est une tour circulaire, massive, sur trois niveaux dont un seul étage.

A la base se trouve la citerne, alimentée par une canalisation venue de la terrasse.
Le deuxième niveau était percé d’une porte d’accès.
Au troisième niveau, la terrasse qui n’est plus couronnée d’un parapet, ne comporte plus que quelques renforts de mâchicoulis
.
La salle de l’étage est couverte d’une coupole dite en cul de four. Elle dispose d’une cheminée et de deux niches aménagées au niveau du sol. L’escalier qui conduit à la terrasse est bâti dans l’épaisseur du mur. Sur la terrasse, la guérite de l’escalier n’a pas subsisté.

Sous la tête de Lion, qui fait face à la Tour de Roccapina,les ruines d’un oriu subsistent. Quelques murs, et beaucoup de pierres en vrac.... Il aurait servi de grenier à grains, du temps où la Corse exportait sa production vers Gênes.

Portfolio

  • Tour génoise de Roccapina
  • Vue de la Tour de Roccapina
  • Escalier interne de la tour de Roccapina
  • Vue du sommet de la Tour de Roccapina
  • Ecroulements à la Tour de Roccapina
  • Ecroulements à la Tour de Roccapina
  • Vestige du bassin de Roccapina
  • Tête du Lion (soubassement de l'ancienne tour)
  • Affluence estivale
  • Crique de Roccapina
  • Comment perturber la nidification des rapaces
  • Ecroulements à la Tour de Roccapina
  • Oriu sous la tête du Lion