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La Corse du Sud, c’est on ne peut plus simple ...

vendredi 24 avril 2015

La Corse du Sud, c’est on ne peut plus simple : du granite, encore du granite, toujours du granite. Sauf à l’extrémité Sud, autour de Bonifacio....

Une histoire simple, une histoire de collision.

A l’oligocène, il y a 30 millions d’années, c’était au Tertiaire, la plaque africaine pousse vers le Nord un éperon, l’actuelle Italie. Il chasse la mer et percute la plaque eurasienne.

La rencontre s’accompagne de pressions phénoménales : la plaque eurasienne glisse sous la plaque africaine, en un puissant coup de rabot. Ainsi se forme les Alpes : la mer disparaît et les coquillages se retrouvent au sommet du Cervin.

Du coté des Maures et de l’Esterel la pression phénoménale casse le manteau, isole les vieux massifs cristallins qui, pris en coin par la pointe du rostre "italien", pivotent lentement. Pendant 28 millions d’années, aspiré par la plaque africaine, l’ensemble va pivoter !
Ce n’est qu’à la fin du pliocène (fin du Tertiaire), début du Quaternaire, voilà 1,8 millions d’années, que l’ensemble Corso Sarde atteint sa position actuelle.

Voilà pourquoi on retrouve en Corse du Sud des roches cristallines.

Mais pourquoi du calcaire à Bonifacio ?

Dans cette lente rotation l’ensemble corso sarde n’a pas toujours été à la même hauteur. Au Miocène, période qui suit l’oligocène, la mer a recouvert la majorité de la Corse alpine ainsi que le socle de la Corse méridionale. Des formations calcaires et marneuses se sont alors déposées sur le socle cristallin. L’érosion les a dégagées excepté dans l’extrême sud où des placages ont subsisté.
Bonifacio est ainsi posé sur un causse, avec vallées sèches, effondrements, grottes...


La Corse et la Sardaigne n’ont pas toujours étaient des îles, ni constitués un seul bloc.

A la fin du Miocène, au Messinien, la Méditerranée s’assèche à la suite de la fermeture du détroit de Gibraltar. Les fleuves ne compensent pas l’évaporation et les eaux s’évaporent, constituant d’immenses dépôts de sel. Plantes et animaux adaptés à ces milieux salins le colonisent.
La Corse noue alors des liaisons avec la Toscane, la Sardaigne après en avoir très vraisemblablement noués avec les Baléares au Miocène. Plantes et animaux prennent pied sur l’ex île...

Au Quaternaire, à la suite des glaciations, le niveau marin monte et descend. D’où ces surfaces d’abrasion littorales, dégagées par l’érosion marine, que nous trouvons sur le littoral entre golfe du Valinco et cap di Feno.